dimanche 24 mai 2009

Le Château : Klamm ou Trader démasqué


Jérôme Kerviel




Sources : Finances et marchés, challenges.fr :

"Kerviel parle pour la première fois à la télévision

L
'ex-trader raconte comment, peu à peu, il a perdu la notion de l'argent. Il confie aussi sa volonté de se battre jusqu'au bout contre la Société Générale


L'
ex-trader de la Société Générale utilise maintenant l'arme de la télévision. Pour la première fois, Jérôme Kerviel est apparu sur le petit écran dimanche 8 février pour raconter sa version des fraudes dont il est accusé et qui auraient fait perdre quelque 5 milliards d'euros à la Société Générale. Dans un entretien accordé à l'émission "Sept à Huit" sur TF1, le Breton se décrit comme un "petit soldat" de la banque. Il explique n'avoir pas dévié de sa première déclaration - "J'ai fait de grosses bêtises"- mais considère qu'on [l'] a poussé à la gagne" Le jeune homme explique comment "peu à peu on perd la notion de l'argent" en vivant "dans ce vase clos deconnecté".
S'il a accepté de parler, c'est que l'ex-trader semble considérer que les juges d'instruction ne vont pas examiner les ordinateurs qui recèleraient, selon lui, les informations prouvant sa version des faits ni interroger les témoins qui accréditeraient ses propos.
"Ma vérité, c'est : j'ai fait cela, mais si j'ai pu le faire, c'est qu'on m'a laissé faire.", résume-t-il.
"Si on m'avait dit, arrête tes conneries, je l'aurais fait." Au contraire, résume-t-il, des relevés des compteurs en fin de journée, ses supérieurs venaient le féliciter d'une tape dans le dos : "T'as été une bonne gagneuse."."

Finances et marchés, 9/02/2009




De l'argent, La ruine de la politique, Michel Surya

"Qu'arrêtait-on en arrêtant quelqu'un que la presse ou la justice convainquait de pratiques illégales (bourgeois, élu, entrepreneur) ? On n'arrêtait rien, en réalité. Le capital ne s'est jamais sérieusement soucié de ceux auxquels il devait de fonctionner. Quelques-uns pouvaient-ils être convaincus de prendre avec la légalité qu'il rêve de représenter des libertés telles qu'on pourrait être amené à douter qu'il soit le seul à pouvoir prétendre garantir la liberté ? Qu'on les sacrifie alors. Qu'on les jette en pâture à ceux qui ne sont plus en mesure de mener la guerre contre le capital ; que ceux-ci continuent de croire qu'ils s'en prennent au capital quand ils ne s'en prennent qu'à ceux dont lui-même n'est que trop content de se débarrasser.
Le capital a en fait saisi l'occasion que lui fournissaient ceux qui s'étaient jusque-là dressés contre lui pour se dresser lui-même (et dresser ses règles) contre ceux des siens qui l'empêchaient de prétendre être, entre tous les systèmes, le plus juste. De le devenir du moins. Au point qu'il n'y en ait plus d'autre pour pouvoir le prétendre. Encore moins l'être.
Quelques-uns, qui ont renoncé à renverser le capital, se contenteraient-ils de le discréditer en démontrant qu'il n'est pas aussi juste ni aussi pur qu'il le prétend ? Il suffirait à celui-ci, en ce cas, de démontrer qu'il a, en commun avec eux, la volonté de se débarrasser des excès qui compromettraient son principe de justice."

Michel Surya, De l'argent
Editions Payot et Rivages, 2000 pour la première édition

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