dimanche 14 décembre 2008

Logique de l'indigence (4)

Il faut que j'aime cet écrivain.
Il faut que j'aime cet écrivain.
Parce qu'il écrit des livres.
Parce qu'il écrit des livres.
Des livres pour plaire.
Des livres pour plaire.
Qui racontent une histoire.
Qui racontent une histoire.
Des livres pour le cinéma.
Des livres pour le cinéma.
Pour la télé.
Pour la télé.
Pour les lecteurs.
Pour les lecteurs.
Et moi, je sais ce qu'il y a dans les livres.
Et moi, je sais ce qu'il y a dans les livres.
On s'attend à l'histoire.
On s'attend à l'histoire.
A ce qui a un début et une fin.
A ce qui a un début et une fin.
A ce qui raconte la vie.
A ce qui raconte la vie.
De la naissance à la mort.
De la naissance à la mort.
Le trajet est toujours le même.
Le trajet est toujours le même.
C'est toujours l'ennui.
C'est toujours l'ennui.
La naissance est toujours jolie.
La naissance est toujours jolie.
Et la mort, toujours horrible.
Et la mort, toujours horrible.
Alors que c'est l'inverse qui est vrai.
Alors que c'est l'inverse qui est vrai.
C'est la mort qui est jolie.
C'est la mort qui est jolie.
Et la naissance qui est horrible.
Et la naissance qui est horrible.
Ils sont conditionnés pour lire à rebours.
Ils sont conditionnés pour lire à rebours.
Et pour vivre à rebours.
Et pour vivre à rebours.
Ce sont les enfants qui nous élèvent.
Ce sont les enfants qui nous élèvent.
Et les mères qui nous tuent.
Et les mères qui nous tuent.
C'est l'inverse qu'il faut écrire.
C'est l'inverse qu'il faut écrire.

Leur vagin est un trou pour inhumer nos morts.
Leur vagin est un trou pour inhumer nos morts.

Aucun homme ne le dit.
Aucun homme ne le dit.
Aucun livre ne le dit.
Aucun livre ne le dit.
Le sujet est tabou.
Le sujet est tabou.
Et moi, je n'en peux plus de leurs mensonges.
Et moi, je n'en peux plus de leurs mensonges.
Ils nous font marcher sur la tête.
Ils nous font marcher sur la tête.
Ils veulent nous faire croire que la tombe est notre fin.
Ils veulent nous faire croire que la tombe est notre fin.
Mais les hommes que l'on exhume sont nos enfants.
Mais les hommes que l'on exhume sont nos enfants.
Et l'on inhume les vieillars dans le sexe des mères.
Et l'on inhume les vieillards dans le sexe des mères.

lundi 1 décembre 2008

Logique de l'indigence (3)


XXXXXX, Méta V.A.E.



Carrière : chemin construit pour les voitures, puis chemin tracé pour une profession. - Accès à une carrière : métier dont on se consacre, vocation. La carrière est une ornière, le dessin repris, remisé chaque fois par les générations, d’un lieu au suivant : un long cours, en somme. Le sillon creusé du temps passé au travail.

La question est de savoir si l’on est libre de suivre une ornière ; autrement dit, si la traverse est possible. Non, bien évidemment, non : chacun doit suivre son bonhomme de chemin, éculer le lieu commun : c’est une question de survie. - Le mot est jeté : question de survie, mais c’est le préfixe "sur-" qui me gène. Il ne s’agit pas de survie à cette échelle, mais de souvie. Suivre son bonhomme de chemin ou Faire carrière signifie faire en sorte que le chemin prenne le pas sur le voyageur, que l’ornière marche à sa place pour que son aventure se transforme en travail et l’aliène.

Aujourd’hui pourtant, il ne s’agit déjà plus de suivre une voie, mais de les tenter toutes ; il ne s’agit plus d’exceller dans un domaine ou dans un autre, mais, à force d’à peu près, de faire en sorte que, de donner l’illusion de les posséder : simuler donc, à savoir rayonner.

Ainsi, la Validation des Acquis et de l’Expérience comme dispositif administratif permettant de valider, par un diplôme, l’ensemble des compétences qu’un individu a pu fournir tout au long de son parcours professionnel. La V.A.E. devrait permettre à un travailleur, pouvant justifier des services et travaux rendus dans un domaine professionnel, d’obtenir le diplôme correspondant à ses compétences. Le postulant ne doit pas seulement en donner la preuve, mais aussi rédiger un rapport selon des normes administratives et scolaires, faire en sorte que le mémoire V.A.E. qu’il a écrit devienne plus pertinent que la réalité du travail qu’il a effectué.


Rayonne alors

XXX, formateur et consultant en V.A.E.

Soit l’individu qui a les connaissances requises à l’écriture d’un mémoire V.A.E. pour tous les métiers et secteurs professionnels, une personne ne pouvant justifier d’aucune compétence précise, si ce n’est une seule :
- A les compétences requises pour écrire un dossier V.A.E. pour tout individu de l’un ou l’autre des corps de métiers existants et référencés.




Rayonne alors

XXXXXX, Méta V.A.E


ou consultant et formateur sans diplôme requis, préparant son dossier de V.A.E. pour devenir formateur et consultant en V.A.E.
- Possédant toutes les compétences requises pour vous donner les moyens d’être titularisés dans l’un ou l’autre des domaines où vous exercez.
- Possédant toutes les qualités requises pour vous donner la possibilité d’être ce que vous êtes déjà, mais que vous n’êtes pas pour l’Administration, ou que vous ignorez, parce que vous ne possédez pas les clés pour le dire et l’écrire.


XXXXXX rayonne quant à lui, parce qu’il a la clé qui va lui donner la possibilité d’être certifié comme possédant la clé.


XXXXXX va pouvoir vous ouvrir les portes de votre profession et vous permettre d’obtenir le salaire auquel vous prétendez, ce qui lui permettra, à la fin de son stage, de valider lui aussi les points ECTS dont il a besoin pour accéder au salaire auquel il prétend, en vous formant pour obtenir le salaire auquel vous prétendez, VOUS.


XXXXXX rayonne donc, parce qu’il est une virtualité en profession et en compétences. Il n’est pas un enseignant ou un répétiteur, il est mieux que cela. L’enseignant donne seulement la possibilité d’accéder à un métier, à vous de faire carrière. Le Méta-V.A.E., comme condition salariale avant statut de formateur et/ou consultant V.A.E., arrive à la fin de toute carrière, à la fin des certifications et des titularisations, non plus pour vous affranchir du travail et d’une carrière, mais pour vous faire espérer devoir travailler toujours, vous infantiliser mieux et davantage encore que l’école n’a fait !


XXXXXX rayonne donc, parce qu’il sait le pouvoir qu’il a, la vocation qu’il a, et l’espoir d’un salaire subséquent, par la suite, en vous infantilisant.
Il sait l’avenir que représente son métier, et l’espoir que mettront les hommes et les femmes qui le consulteront ou qu’il formera.
Il n’a pas encore la sécurité de l’emploi, mais il l’obtiendra un jour, comme les stagiaires qu’il forme et qui lui ressemblent.
Il n’a rien pour l’instant, il est précaire comme vous peut-être, mais cela viendra, soyez en certains.

Comme vous.