samedi 28 mars 2009

Logique de l'indigence (8)... et fin...

Il y a une économie de l'amour, une gestion de l'amour, aucun mystère à l'ombre des foyers, plus de familles autour du pot de terre, non, nous sommes toujours une communauté taisible, mais transparente. On vient donc à nous, femme ou homme, et l'on se fait la grande comédie du ménage à deux, on y croit bien chaque fois les belles images, les clichés, les amourettes, il y a les chansons, oui, il y a les romans, mais la présence, la présence de chair et de sang, celle qui pue vraiment, et qui pue de plus en plus par les temps qui courent, on n'en veut pas, flux tendu généralisé, on jette, on se paie son râteau, on peut plus faire l'amour avec ça. On écrit donc son storytelling de l'amour, on se fait son Enron de l'amour, on veut un potlatch à deux, se faire des enfants à deux qui paieront pour nous le pot de terre, on n'enfante pas, on hypothèque, on marche les yeux bandés, on s'atomise, mais sans aucune mutation ; si au moins il y avait mutation génétique, métamorphose, si au moins c'était le Phénix ! Mais l'atomisation est une image, le clonage est une image, les enfants sont des images, nous-mêmes en grande image jouant au jeu dont vous êtes le héros, jusqu'à se bien baiser son corps et son compte. On a des griots qui nous racontent nos rôles et nous font rentrer dans la légende de l'amour, on est des kamikazes de l'amour, on récite le même hagakure de l'amour, mais en fait l'on baise seul, on enfante seul et l'on vit seul. Nous sommes des tiques, toujours prostrés, en état de stupeur, attendant le cliché seminal, et toujours, toujours, au pied du mur et les oreilles en choux-fleurs à force de frapper...



... Eh bien oui, c'est indigent, et c'est pas littéraire et c'est pas logique ; ça s'articule mal entre les textes.
La littérature en France n'existe pas et elle a peut-être jamais existé.
La littérature en France, ce sont les mandarins qui la font, les rentiers, les fonctionnaires de l'Education Nationale et les critiques de Libé et de Technic'art ; ils ont le temps, ils ont une belle âme et ils m'emmerdent.

Eh puis, il y a ceux qui nous parlent des années 70, de l'idéologie 70, de littérature et d'art mineurs. Ce sont les pires et ce sont des barbots. Ils profitent de la crise et du fait que les années 80 n'ont pas généré de nouvelles idéologies ni de nouvelles utopies. Ils ont peur aujourd'hui, ils ont peur parce qu'ils sont vieux, qu'ils sont nos pères et qu'ils s'imaginent qu'OEdipe va venir pour les tuer. Alors ils jouent aux enfants pour nous tromper ; mais c'est du gâtisme, c'est de la sénilité déjà, c'est l'esprit qui s'en va. Et une infirmière vient, elle les torche et leur offre son sein. Et voilà tous ces vieux artistes du baby-boom, mastiquant, tétant de nouveau maman et jouant avec son doudou.

C'est triste.